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la rédaction de notes et de mémoires sur des questions spéciales qui l’intéressaient, enfin par la lecture et l’annotation des épreuves et la manutention des livres et manuscrits.

En 1883, le conseil d’État de Neuchâtel lui offrit à l’académie la place de professeur de statistique et de géographie comparée qu’il accepta et qu’il remplit avec l’enthousiasme pour la science apporté par lui à tous ses travaux. Dans cette nouvelle situation, il ne fut pas difficile à un homme de sa valeur morale de conquérir la cordiale sympathie de ses collègues et des étudiants.

Mais c’est aux dépens de sa vie qu’il menait de front deux séries d’études avec le même élan fiévreux, avec le même mépris des aises et de la santé. La maladie fit des progrès rapides. Un congé pris pendant l’hiver de 1887 ne fut guère pour lui qu’une occasion de donner une autre forme à son labeur de recherches et de collaboration ; lorsqu’il revint à Clarens, les médecins avaient perdu l’espoir de le sauver, et il s’éteignit le 30 juin 1888, après de longues souffrances, interrompues par les révoltes de ce zèle dévorant pour le travail qu’il n’avait jamais pu satisfaire.

La mort de mon ami ne m’a point séparé de lui. C’est par l’affection non interrompue, par la solidarité qui s’étend d’une existence à l’autre que se fait la continuité de la vie par-delà le tombeau. Les