Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

civilisation quelque peu avancée ont eu pour théâtre les régions tropicales ; ils y sont restés confinés, et les vastes régions de l’Amérique centrale et méridionale ont croupi dans la sauvagerie, à tel point que le Peau-Rouge n’avait pas même eu l’idée de domestiquer le bison, qu’il passait sa vie à chasser. »

En entendant certains des représentants les plus autorisés de la science tenir le même langage que les négriers et les anciens planteurs des États esclavagistes de l’Amérique, réprimons notre sentiment intime de révolte pour demander à cette même science ce qui différencie les « races élues » des « races réprouvées » : c’est là, précisément, que commence la difficulté.

Depuis le siècle dernier, on a souvent essayé de séparer le genre humain en groupes distincts et catégoriquement définis. Certaines de ces tentatives se basaient sur la coloration de la peau, et, cependant, nul ne songerait à déterminer d’après la nuance de son pelage à quelle race appartient un chien ou un cheval ; d’autres classent les hommes d’après la section du cheveu, ovale chez les peuples de chevelure laineuse (ulotriques) et ronde chez les Européens et les Sémites à chevelure lisse ou bouclée (leïotriques) ; d’autres encore d’après la forme du crâne, large (brachycéphale), ou allongée

    sociologique des degrés de latitude et des lignes isothermes. M. P. Mougeolle, je l’ai déjà fait remarquer, a péché, sous ce rapport, bien plus que son illustre prédécesseur Th. Buckle.