Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/117

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moins que semblables. Les peuples les plus rebelles à toute civilisation élevée, les Bédouins, après un contact plusieurs fois millénaire avec les plus puissantes des civilisations, restent de nos jours ce qu’ils étaient sous les pharaons des dynasties thébaines ; ce sont néanmoins des Sémites[1], de race probablement plus pure que leurs congénères de Mésopotamie, ces créateurs des brillantes civilisations assyro-babyloniennes et, plus tard, de celle du Khalifat. Ainsi l’on pourrait dire : Les Aryens et les Sémites à peau plus ou moins blanche sont, entre tous les groupes de l’humanité, les seuls qui, dans certaines conditions, aient fondé les empires les plus puissants et des civilisations durables. Mais puisque, en d’autres conditions, des peuples de même race ont eu des destinées historiques absolument différentes, il est évident que le centre de gravité de la question ne se trouve pas dans les aptitudes de race, mais dans ces conditions indéterminées.

Ce vice essentiel de méthode nous conduit à des conclusions encore plus erronées quand on passe au second des grands groupes du Dr Letourneau, à l’homme jaune, mongol au mongoloïde. De tous les peuples de l’ancien continent que l’auteur de la Sociologie par l’Ethnographie a réunis sous cette rubrique, les Chinois seuls occupent une place

  1. Cf. l’extrait des mémoires de l’Égyptien Binch, réfugié chez les nomades Sati du pays de Tennou, sous Amen-em-hat Ier, Histoire ancienne de l’Orient.