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civilisation égyptienne, par exemple, qui semble avoir été la plus ancienne, et une des plus « isolées » du globe, n’en a pas moins exigé le concours de quatre groupes ethniques très distincts, différenciés par la coloration de la peau et par d’autres indices anthropologiques. Ces quatre éléments sont reproduits, à Thèbes, avec une fidélité qui fait l’admiration des archéologues, sur le célèbre tableau polychrome du tombeau de Seti Ier (XIXe dynastie). Nous y reconnaissons les trois groupes du Dr Letourneau : l’homme blanc, le Tama’hou (non encore porté par ces populations africaines si semblables aux Européens, et que les Arabes appellent des Touareg) ; l’homme jaune, Amon, aux traits sémitiques, plus ou moins mélangé d’éléments touraniens ; le Nahasiou ou l’homme noir, nègre à cheveux crépus. Un quatrième type vient s’y joindre, qui n’a pas trouvé place dans la classification de la Sociologie d’après l’Ethnographie, mais qui semble avoir joué le rôle principal dans l’Égypte pharaonique : c’est le Rot de F. Lenormant[1] ou Retou, synonyme hiéroglyphique de Loud (pluriel Loudim) de la Genèse, au teint

    des congénères d’un des grands rameaux de la race blanche. — D’ailleurs, en épousant les haines politiques et religieuses des Juifs Yahvistes (Jéhovistes) pour leurs frères du littoral, adorateurs d’Astarté et du bel Adonis, l’ethnologie moderne classe encore les Hébreux et les Phéniciens dans des groupes distincts et passablement éloignés : ceux-là seraient des Sémites et ceux-ci des Khamites, en dépit de leurs ressemblances physiques et du voisinage de leur habitat, en dépit de l’étroite parente de leurs idiomes.

  1. Histoire ancienne de l’Orient jusqu’aux guerres médiques.