Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/129

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sieurs années dans les prisons de Milan et de Turin par le Dr C. Lombroso, ont révélé l’existence, dans les grandes villes lombardes et piémontaises, d’une variété humaine qui, par ses caractères anthropologiques, s’écarte notablement du type normal des populations du Nord de l’Italie. Il se rapproche, au contraire, de la race jaune ou touranienne par la nuance bistrée de la peau, par une abondante chevelure lisse, dure et noire, par le strabisme, par la proéminence et la largeur des pommettes, par une diminution remarquable des différences secondaires entre les sexes[1]… Le savant docteur italien me semble avoir méconnu la grande portée scientifique de ces études en leur imprimant une direction purement criminologique, et en appliquant à ces représentants dégénérés de l’humanité la dénomination assez malheureuse d’hommes criminels. Pour expliquer la présence de ce type barbare au milieu des plus opulentes cités de la moderne Italie, le Dr Lombroso a eu recours à une hypothèse des moins vraisemblables : Les habitués des prisons de Milan et de Turin se recruteraient surtout parmi les restes de quelque mystérieuse population aborigène qui, par l’effet d’un atavisme merveilleux, se seraient conservés jusqu’à ce jour à travers toutes les vicissitudes, les croisements, les émigrations. Pourtant ce fait seul que, de l’avis de l’auteur lui-même, les représentants de ce type

  1. Uomo delinquente.