Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/139

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ressante question de météorologie historique[1]. « Assurément, dit-il, la température est à peu près restée la même, puisque la limite septentrionale de la zone où mûrissent les dattiers et la limite méridionale des vignes coïncident encore sur les bords du Jourdain ; dans le Ghor, une température de 21° à 21° 1/2 s’est donc maintenue depuis vingt-cinq siècles. Toutefois, dans un pays dont le relief est si accidenté, il se peut que les limites des aires végétales se soient légèrement déplacées en hauteur sans que les annales permettent de le constater ; or, il suffit du plus léger écart d’altitude pour amener un changement, puisque 200 mètres d’élévation correspondent à un degré en latitude. Autrefois, aussi bien que dans ce siècle, les eaux pluviales étaient fréquemment insuffisantes pour les cultures ; la construction d’aqueducs et de citernes pour l’alimentation des villes et l’irrigation des campagnes était le plus indispensable des travaux publics ; les prières se faisaient à la même époque pour implorer la pluie : en octobre, où tombent ordinairement les premières averses, et en avril, où l’on s’attend aux pluies de printemps ; mais si désireux que fussent les habitants de voir des pluies abondantes féconder leurs cultures, l’aspect même du pays semble prouver que ces contrées « découlant de lait et de miel » avaient jadis un climat plus humide. Les auteurs s’accordent à dire

  1. Nouvelle Géographie Universelle, t. IX.