Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/155

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ans leurs forces vives et les capitaux accumulés, trouveraient amplement chez eux ce qu’ils vont chercher au-delà de l’Océan. »

Que nous embrassions à vol d’oiseau l’ensemble de ces régions où, à diverses époques, s’est déroulée la commune histoire du genre humain, ou que nous suivions à travers les âges les destinées d’un seul pays, nous voyons bientôt, abstraction faite des modifications physiques possibles, les accidents climatiques et géologiques prendre une valeur essentiellement variable d’après le temps où ils se manifestent : On sait combien puissante a été l’influence favorable du milieu sur les progrès des nations européennes ; leur supériorité n’est pas due, comme d’aucuns se l’imaginent orgueilleusement, à la vertu propre des races dont elles font partie, car, en d’autres régions de l’Ancien Monde, ces races ont été bien moins créatrices. Ce sont les heureuses conditions du sol, du climat, de la forme et de la situation du continent qui ont valu aux Européens l’honneur d’être arrivés les premiers à la connaissance de la Terre dans son ensemble et d’être restés longtemps à la tête de l’humanité… Toutefois, il ne faut pas oublier que la forme générale des continents et des mers et tous les traits particuliers de la Terre ont dans l’histoire de l’humanité une valeur essentiellement changeante, suivant l’état de culture auquel en sont arrivées les nations. Tel fleuve qui, pour une peuplade ignorante de la civilisation, était une barrière infranchissable, se transforme en chemin de