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bliques de Pologne, de Lithuanie, d’Ukraine s’échelonnent le long de la grande route continentale, entre la Baltique et la mer Noire.

Le moyen âge en Europe et dans l’Asie antérieure nous apparaît simplement comme un épisode de la vaste période de l’histoire qui a pour théâtre le milieu méditerranéen et qui, pour le monde occidental, avait été inauguré par l’avènement des fédérations phéniciennes. Quant à l’extrême Orient, la civilisation aryo-indienne, longtemps attardée sur les nombreux affluents des deux grands fleuves de la péninsule, vient à peine d’atteindre le delta gangétique qui lui ouvre un débouché maritime, très médiocre, d’ailleurs, vers l’archipel Malais de l’Indo-Chine. Les Chinois ont appris à régulariser le cours capricieux du Hoang-ho et du Kiang, et à en exploiter les richesses avant de conquérir le bassin de la rivière des Perles, de celle du Fokien et du littoral qui leur offre les avantages de deux méditerranées, la mer Jaune et ses dépendances, et la mer du Tonkin ou de Cochinchine. Victoires toutes pacifiques, du reste, ayant plutôt pour objet les alluvions laissées par les crues du fleuve Bleu et du fleuve Jaune que les peuplades hétérogènes, ethnologiquement si peu connues, qu’ils s’incorporaient dans leur route vers le Tropique du Cancer et vers l’Océan.

Tout grand fleuve aboutit à la mer ; toute civilisation fluviale à ses débuts, doit, à moins de périr ou de s’absorber dans un courant plus large, se déve-