Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/190

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tagnes élevées et de hauts plateaux qui se déroule de l’Archipel à la Mandchourie et à la mer du Japon, en dressant une barrière naturelle dont la direction générale est plus ou moins indiquée par le 40° degré de latitude boréale. Le tropique du Cancer en borne l’extension vers le sud. Ce vaste quadrilatère ne dépasse pas, en latitude, 16 degrés et demi, tandis qu’il se déploie, dans l’autre sens, du 25° degré de longitude est de Paris au 120° environ, depuis la chaîne libyque, à l’ouest de la vallée du Nil, jusqu’à la mer Jaune. Le 30° parallèle formerait un axe médian, côtoyant ou traversant chacune des quatre régions distinctes de cette immense étendue. Trois d’entre elles, l’Égypte, l’Assyro-Babylonie et l’Inde, sont renfermées entièrement entre les isothermes moyens annuels de 20 à 26 degrés ; par sa partie méridionale, le territoire de la civilisation chinoise confine au premier de ces isothermes pour franchir, au nord, celui de 15 degrés. La civilisation peut donc se comparer à ces plantes robustes qui prospèrent dans des conditions thermiques diverses, et se rencontrent en des climats différant de plus de 10 degrés.

Coupons cette zone immense par une ligne partant du massif de l’Hindou-kouch, au 65° degré E. du méridien de Paris, et dirigée au sud vers le golfe de Katch, en longeant la crête de la plus haute des chaînes sœurs du Soulaïman-dagh. Ce rempart, élevé par la nature entre les civilisations de l’extrême Orient et celles de l’Asie des auteurs grecs, est, on