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passent au nord de la rivière de Kaboul, dans le pays des Youzouf-Zaï. » Aujourd’hui, les Anglais ont construit une voie ferrée qui, venant de Lahore et de Rewal-Pindi, et traversant Attok, rejoint la rivière de Kaboul à l’entrée même de la passe, non loin de Pechaver. Plus au sud, les défilés qui coupent les contreforts méridionaux du Trône de Salomon, ouvrent aussi un accès relativement facile de Kandahar à la vallée de l’Indus par le col de Bolan. Un chemin de fer anglais, partant de Chikarpour, traverse le désert de Katch-i-gandava, à l’ouest du grand fleuve, et s’élève sur le plateau. « Depuis l’antiquité la plus reculée, écrivait en 1602 l’historiographe d’Akbar, Kaboul et Kandahar sont regardées comme les portes de l’Hindoustan : l’une y donne entrée du Touran, et l’autre de l’Iran. » Et c’est la possession de ces portes, de ces clefs que se sont toujours disputée les fondateurs d’un « empire universel », les conquérants qui voulaient à la fois dominer l’est et l’ouest de l’Ancien Monde.

Mais toutes ces luttes appartiennent à une époque postérieure de l’histoire. Au temps des grandes civilisations fluviales, et grâce aux puissants murs de l’Hindou-kouch et du Soulaïman-dagh construit par la nature, l’Orient et l’Occident constituaient deux mondes à part, ayant chacun ses destinées propres et que, par conséquent, il faut étudier à part l’un de l’autre.

Ces deux vastes territoires nous offrent, il est vrai, certaines analogies de configuration : cha-