Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/205

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makan entre la rivière Tarim et la chaîne de l’Altin-dagh ; à l’est, dans le Gobi, chez les Mongols, elles se multiplient et forment de véritables cha-mo, c’est-à-dire des mers de sable. Les Chinois ne se sont pas mépris sur la nature et l’histoire physique de ces déserts arénacés : ils ont donné le nom de hanhaï, ou mers desséchées, à ces fonds d’anciens bassins mis à nu.

Entouré, non moins que sillonné de montagnes abruptes, neigeuses, glacées, le plateau de l’Asie centrale est autrement riche en eau que le Sahara d’Afrique. On y voit, sur les cartes, figurer des lacs sans nombre dont quelques-uns, fort grands, le Balkach, le Koukou-nor ou lac Bleu, le Tangri-nor ou lac Céleste, le Kosso-göl, l’Issik-koul, bien qu’à vrai dire la plupart ne soient que des lagunes sans écoulement, aux contours indécis, à l’étendue variable, et sur lesquelles on peut étudier les phénomènes de desséchement progressif. Partout où le permettent la déclivité et l’imperméabilité du sol, de grandes rivières arrosent des vallées fertiles, mais ne parviennent point à porter leurs eaux jusqu’à la mer. Tel le Tarim, long pourtant de 2000 kilomètres.

Cet énorme bassin de fleuves sans émissaires ne comprend pas seulement le haut plateau de l’Asie centrale dans le sens géographique du terme : les ruisseaux qui descendent les pentes nord et nord-ouest de l’Hindou-kouch, du Pamir et du Tianchan s’unissent pour former deux rivières célèbres