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deuxième cataracte, et, comme « valeur utile », il a quelques centaines de kilomètres seulement[1]. L’Euphrate, même en y comprenant le Mourad-tchaï, est un pygmée en comparaison de l’Amazone ; et des deux rivières historiques de la Chine, c’est le plus court, le fleuve Jaune, qui, s’il est le « Fléau des Fils de Han », est aussi le générateur de leur empire. Le Yangtsé-kiang dépasse à peine le Hoang-ho et n’atteint pas les fleuves géants de la Sibérie, qui, cependant, comptent pour si peu dans l’histoire des civilisations, et qu’on cite toujours comme exemples de cours d’eau dont la valeur sociologique est paralysée par leur dépendance de l’océan Glacial. Ce fait, qui me paraît cependant fort contestable, peut avoir son importance géographique pour la question qui

  1. D’après un récent travail de M. de Tillo, la longueur du cours des huit principaux fleuves du globe serait :
    Mississippi-Missouri 6 600 kilomètres.
    Nil (des sources du Kaghéra) 5 920 »
    Amazone-Ucayali 5 500 »
    Yangtsé-kiang (Ta-kiang) 5 090 »
    Yenissei-Selenga 4 750 »
    Amour 4 700 »
    Congo 4 640 »
    Mackenzie 4 615 »

    Parmi les grands fleuves historiques qui ne sont pas compris dans ce tableau, le Hoang-ho seul a un développement supérieur à 1 000 kilomètres ; mais, d’après Prjevalsky, son tracé sur nos cartes serait défectueux, le très long coude qu’on lui fait faire dans le pays des Ordos étant exagéré. L’Indus n’a pas 3 000 kilomètres, moins de la moitié du Mississippi-Missouri, et l’Euphrate, depuis les sources du Mouradtchaï, ne dépasse pas 2800 kilomètres. À l’exception du Nil et du Yangtsé-kiang, tous les fleuves historiques sont inférieurs, comme longueur de parcours, au Congo et aux géants des deux Amériques.