Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lement chaque année le sol de l’Égypte par ses fécondantes alluvions, mais aussi cette remarquable société égyptienne égalitaire, matérialiste, prosaïque à l’origine[1], sans liens visibles de solidarité, où chacun, absorbé en apparence par le soin égoïste de sa conservation, ne s’en dévouait pas moins sans cesse au bien de la communauté et jouait, sa vie durant, son rôle de simple unité dans le grand tout avec cette ferveur du vrai croyant, bien différente de la torpeur qu’on apporte à l’accomplissement d’un vulgaire devoir revenant tous les jours.

C’est par « celui qui boit les pleurs de tous les yeux et prodigue l’abondance de ses biens[2] », que nous allons commencer l’étude un peu plus détaillée des quatre grands fleuves ou couples de fleuves historiques.

  1. Fr. Lenormant, Histoire ancienne, etc.
  2. Papyrus Sellier, II, pl. XI, 1, 6.