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Le Nil, perdu au milieu des herbages, semble désormais impropre à toute navigation, mais la rivière des Gazelles, aux multiples affluents, vient lui verser les eaux recueillies entre le pays des Niam-Niam anthropophages et la contrée des Wadj ; son rapide courant a bientôt balayé les « embarras », et le grand fleuve, enrichi des apports de la région sud-abyssinienne que lui versent le Sobat et le Bahr-el-Azrek ou fleuve Bleu, devient accessible aux navires. Entre Khartoum et la jonction du Nil blanc et de l’Atbara, le passage se trouve intercepté de nouveau par la sixième cataracte, la première de celles qui se suivent à de faibles intervalles jusqu’à l’entrée de la Thébaïde à Assouan, où commence l’Égypte historique, la vallée des inondations. Sur tout son immense parcours, le Nil ne présente pas un seul tronçon navigable qui dépasse en longueur le tiers seulement de ce que nous offre le Congo, des Stanley Falls à Stanley Pool (1700 kil.) ; sans compter les nombreux affluents dudit Congo, dont plusieurs ont déjà permis aux vapeurs de pénétrer de quelques centaines de kilomètres, de plus de mille, parfois, dans l’intérieur du pays.

Pour la fertilité du sol et son adaptation au peuplement, le bassin du Congo est beaucoup plus heureusement doué que le bassin du Nil entre l’Ou-Ganda et l’Égypte. On en peut juger par l’aspect florissant des stations entourées de cultures que les trafiquants arabes et zanzibariens ont semées çà et là sur le haut Congo, à Nyangoué par exemple.