Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tains sommets isolés de la chaîne centrale — le Revand de la mythologie persane, appelé aujourd’hui Elvend, au sud-ouest d’Ecbatane (Hamadan), et l’Alidjouk au sud d’Ispahan — se dressent de 3000 à 4000 mètres ; le mont culminant, le Kouh-i-Dena, avec son altitude de 5200 mètres, serait, après le Demavend, le plus élevé de l’Asie antérieure[1]. Du côté des hautes terres de l’Iran, des sources du Kizil-Ouzen au Baloudchistan, ces massifs forment comme une muraille unie, flanquée, par endroits, de contreforts et de rameaux secondaires, qui s’abaissent graduellement vers le sud est. Au pied de cette paroi, à plus de 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer, se groupent les villes historiques les plus renommées de la Perse et de la Médie : Ecbatane, Ispahan, Persépolis, Chiraz. Du côté du Tigre, au contraire, le mur unique est remplacé par un nombre infini de chaînes parallèles, formées de nummulites et de grès récents, interrompus par des brèches tortueuses, et que l’Anglais Raverty a très bien comparées à un bataillon rangé en « colonnes de compagnies ». De même que les brumes de la Méditerranée et de la mer Noire, interceptées par les Alpes arméniennes, se déversent dans l’Euphrate, les souffles humides de l’océan Indien, s’accumulant au-dessus de ces montagnes, forment les torrents nombreux qui entaillent leurs flancs abrupts, et se réunissent en rivières considérables, les deux

  1. Suivant Oliver S. John.