Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/28

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sources de leur milieu, même à en susciter de nouvelles. Nous savons que si nos descendants doivent atteindre leur haute destinée de science et de liberté, ils le devront à leur rapprochement de plus en plus intime, à l’incessante collaboration, à cette aide mutuelle d’où naît peu à peu la fraternité. C’est avec un sentiment de honte qu’après tant de siècles passés à l’œuvre de civilisation nous entendons encore des voix célébrer les « hommes providentiels » ou les « gouvernements forts » comme les éducateurs des peuples. L’histoire se charge de démentir ces théories d’esclaves et nous prouve comment, même au sein des plus atroces despotes, la vie n’a pu se maintenir que par le travail coordonné de tous les membres du corps social. Ce livre le démontre, et c’est pour cela que je le présente au public, heureux de la mission que me confia l’ami.


Élisée Reclus.