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tienne, et qu’il ne faut pas confondre avec le grand Sar-You-kin, le Sargon des auteurs classiques, père de Sennachérib et destructeur du royaume d’Israël[1]. Le dieu dont le représentant terrestre subjuguait le plus de vassaux était, naturellement, considéré comme le plus fort, et l’armée qui combattait sous son oriflamme passait pour être le « peuple élu ».

Nombre de ces forteresses des dieux ou rois chasseurs de la Mésopotamie ne nous ont même pas légué leur nom, mais toutes, en dernier lieu, durent se soumettre à un autre kaleh, à une autre citadelle, Nimroud, dont l’emplacement, d’après la légende, aurait été choisi par le « puissant chasseur devant l’Éternel ». Sa situation sur une butte naturelle au confluent du Tigre et du grand Zab, lui assurait la prééminence définitive : là convergeaient, en effet, les éléments mobiles des rapaces tribus guerrières des montagnes kourdes et des Alpes de l’Arménie ; là fleurit plus tard Ninive, le « repaire des lions, la cité sanguinaire », capitale de l’Asie antérieure sous le terrible Sennachérib.

Le nom d’Assyriens, c’est-à-dire du peuple d’El-Assour, ne semble guère antérieur à l’époque où Samsé-Raman II bâtit un temple au dieu El-Assour, à Chargad, dans l’enceinte fortifiée qui, depuis Ismi-Dagan (environ 18 siècles avant l’ère chrétienne), servait déjà de résidence à ses ancêtres, mais qui

  1. Sar-Youkin, littéralement « Vrai Roi », a été le nom propre de plusieurs souverains assyriens.