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LE HOANG-HO ET LE YANGTSE-KIANG.

hoang-ti, de la dynastie des Tsiñ, auraient été retrouvés plus tard ou même reconstitués par des procédés peu sûrs. Ainsi du Chou-king, le plus ancien des livres d’annales de l’Empire. On nous raconte qu’une fillette de neuf ans en récrivit une partie sous la dictée de son grand-père, habitant la province de Tsi, et âgé de quatre-vingt-dix ans ; le vieillard savait par cœur vingt-neuf chapitres du Chou-king, mais il n’avait plus de dents et ne pouvait se faire comprendre que de sa petite-fille. Je dois dire ici qu’il n’existe point d’ouvrage chinois dont on puisse s’approprier le sens, si l’on ne voit les caractères écrits, car l’idéographie chinoise s’adresse surtout aux yeux, et la langue écrite diffère essentiellement de la langue parlée. Cette étrange restitution de l’un des principaux documents de l’histoire nationale du Céleste Empire aurait eu lieu sous Oueñ-ti, de la dynastie des Hañ (179 à 157 av. J.-C). On ajoute, il est vrai, que peu d’années plus tard, le prince de Lou, faisant démolir la maison de Confucius, découvrit, dans une cachette du mur, des exemplaires du Louñ-yu (Dialogues), du Hiao-king (le Livre de la Piété filiale) et du Chou-king, complet en cent chapitres. Par malheur, ces ouvrages avaient été copiés en cette écriture dite Ko-tô (des têtards), tombée en désuétude avant l’époque confucienne, et que, sous les Hañ, nul ne pouvait plus lire. En collationnant les vingt-neuf premiers chapitres du vieux livre avec ceux que l’enfant avait écrits sous la dictée de son grand-père, on parvint à découvrir la