Page:Meilhac, Halévy - Le Château à Toto.pdf/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA VICOMTESSE.

Et alors… rien… moins que rien… un regard, un sourire, un petit coup de marteau. (Faisant le geste.) Toc ? toc ! voilà tout…. Qui s’est douté de quelque chose…. personne…. Encore une fois ne parle pas…. qu’ai-je besoin que tu parles ? penche-toi un peu. (Massepain se penche.) Là, bien… ne te penche pas davantage. (Elle l’embrasse sur le front.) Cela suffit…

MASSEPAIN, étourdi.

Vicomtesse !…

LA VICOMTESSE, s’échappant.

A tout à l’heure…

Elle sort au premier plan droite.


Scène III

MASSEPAIN, restant abasourdi.

Ah ! elle fuit.., et elle ne m’a pas laissé le temps de lui dire que jamais je ne consentirais…. (Avec force.) Mais il y a donc des gens qui font de pareilles choses, puisque cette femme a pu supposer que moi… non-seulement notaire, mais encore… chef de fanfare… Ses lèvres étaient brûlantes. (Mettant sa main sur son front.) Positivement… il y a déjà une bonne demi-minute qu’elle m’a embrassé… et mon front est encore tiède… et mon cœur… qu’on vienne après cela dire que pour aimer il faut estimer… voilà une petite femme, n’est-ce pas… eh bien je ne l’estime pas du tout… et je l’adore… oh ! vicomtesse ! vicomtesse !

Entre Pitou ; il observe pendant quelques instants la pantomime désespérés du notaire.