Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/11

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vous me répondez non, va te promener… vous avez compris, je recommence : cela vous a étonnées, n’est-ce pas, de me voir embrasser ce garçon de café ?

EMMA.

Oui.

PALESTINE.

À la bonne heure. Eh bien, mademoiselle, cela vous étonnerait peu si vous saviez… vous voyez maintenant comme ça s’enchaîne… eh bien, ça ne vous étonnerait pas si vous saviez ce que j’étais autrefois… le saviez-vous ce que j’étais autrefois ?…

EMMA.

Oui…

PALESTINE.

Comment, oui…

EMMA.

Eh bien ?…

PALESTINE.

Vous devinez bien que si je vous demande ça, c’est pour que vous me répondiez non ; si vous me répondez oui, rien ne va plus…

MARGUERITE.

Continuez, madame Palestine… cette histoire ?…

PALESTINE.

C’est l’histoire de ma jeunesse, cette histoire.

VIRGINIE.

Dites-nous-la.

PALESTINE.

Non… maintenant je ne pourrais plus… cette petite m’a mise dans un état… et puis, d’ailleurs, pour vous la dire, cette histoire, il vaudra mieux… A-t-on apporté un paquet pour moi ?… (à Emma) entendez-vous ! a-t-on apporté un paquet, oui ou non ?…

EMMA.

Laissez-moi tranquille, vous…