Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
JEANNE.

L’art…

RAFAEL.

Le jour où je fus contesté à Montparnasse…

PALESTINE.

Oh ! contesté…

RAFAEL.

Le jour où je fus hué… là, êtes-vous contente ? vous fûtes, vous, couverte d’applaudissements : vous aviez consenti à chanter une romance…

JEANNE.

Oui, je me rappelle : Ma pauvre mère aura du pain

RAFAEL.

M. le directeur voulait vous engager, séance tenante, et, avant-hier, ce directeur nous le disait encore à Galuchet et à moi : amenez-moi mademoiselle Bernard, et je vous prends vous deux par-dessus le marché.

JEANNE.

Monsieur Rafaël !

RAFAEL.

Mademoiselle !

JEANNE.

Votre respectable tante vous a-t-elle raconté quelquefois comment nous avions fait connaissance toutes les deux ?

RAFAEL.

Jamais !

JEANNE.

Cela ne m’étonne pas… sa modestie égale sa vigueur ; ce qu’elle ne vous a pas dit, je vais vous le dire.

PALESTINE.

Jamais, je ne veux pas…

JEANNE.

Si, ma bonne maman Palestine.

PALESTINE.

Alors, je sortirai.

JEANNE.

Non. Je tiens à le raconter devant vous. C’était il y a trois