Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, IV.djvu/282

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GARDEFEU.

Elle nous trompait !…

BOBINET.

Je m’en doutais depuis quelque temps, du reste. Il y a huit jours, je l’ai regardée… là, entre les deux yeux… Quand on tient à savoir la vérité, c’est là qu’il faut regarder les femmes… Donc, je l’ai regardée là, et j’ai tout de suite vu clair dans son jeu… elle ne m’aimait pas.

GARDEFEU.

Crois-tu ?

BOBINET.

Elle se moquait de moi. Oh ! mon Dieu ! je ne lui en veux pas… Quel plaisir une femme comme Métella peut-elle trouver dans la société d’un homme tel que moi ? Nous ne parlons pas la même langue. Il y a des moments, dans la conversation, je ne sais pas si tu l’as remarqué…

GARDEFEU.

Non, mon ami…

BOBINET.

Attends donc !… tu ne sais pas ce que je veux dire… Il y a des moments où j’aime à aborder des questions élevées… il n’y a pas… on aurait beau me tenir… il faut absolument que j’aborde…

GARDEFEU.

Je l’ai remarqué, Bobinet.

BOBINET.

Ça a fini par assommer Métella, et alors… tant mieux, d’ailleurs… sa conduite me décide à mettre tout de suite à exécution un projet que j’avais formé. Il y a longtemps que les femmes du monde, je ne sais pas si tu as remarqué ça…