Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, IV.djvu/331

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LE BARON.
Je rends hommage
A sa beauté,
Mais pourquoi ce nuage
Sur son front attristé ?
CHŒUR.
Oui, pourquoi ce nuage
Sur son front attristé ?
GABRIELLE.
I
Je suis veuve d’un colonel
Qui mourut à la guerre ;
J’ai chez moi, regret éternel !
Son casque sous un verre…
Maintenant je vis à l’hôtel,
Mais de telle manière
Que de là-haut, du haut du ciel,
Sa demeure dernière,
Il est content, mon colonel,
Ou, du moins, je l’espère…
Es-tu content, mon colonel ?
CHŒUR, faisant le salut militaire.
Es-tu content, son colonel ?
GABRIELLE.
II
Pour remplacer mon colonel,
Maint et maint téméraire
M’ont parlé d’amour, d’un ton tel
Qu’ils m’ont mise en colère !
J’ai par un refus si formel
Repoussé leur prière,
Que de là-haut, du haut du ciel,
Sa demeure dernière,
Il est content, mon colonel,
Ou, du moins, je l’espère…
Es-tu content, mon colonel ?