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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/462

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Scène V

MICAËLA, regardant autour d’elle.

Mon guide avait raison… l’endroit n’a rien de bien rassurant…

I

Je dis que rien ne m’épouvante,
Je dis que je réponds de moi ;
Mais, j’ai beau faire la vaillante,
Au fond du cœur, je meurs d’effroi.
Toute seule, en ce lieu sauvage,
J’ai peur… mais j’ai tort d’avoir peur…
Vous me donnerez du courage,
Vous me protégerez, Seigneur !
Protégez-moi, protégez-moi, Seigneur !

II

Je vais voir de près cette femme
Dont les artifices maudits
Ont fini par faire un infâme
De celui que j’aimais jadis.
Elle est dangereuse, elle est belle,
Mais je ne veux pas avoir peur ;
Je parlerai haut devant elle…
Protégez-moi, protégez-moi, Seigneur !

Mais… je ne me trompe pas… à cents pas d’ici… sur ce rocher… c’est don José… (Appelant.) José ! José ! (Avec terreur.) Mais que fait-il ?… Il ne regarde pas de mon côté… il arme sa carabine, il ajuste… il fait feu… (On entend un coup de feu.) Ah ! mon Dieu, j’ai trop présumé de mon courage… j’ai peur… j’ai peur…

Elle disparaît derrière les rochers. — Au même moment, entre Escamillo tenant son chapeau à la main.