Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
COQUEBERT.

Je dis que ce que vous me demandez, ça n’est pas assez difficile… je voudrais faire pour vous quelque chose d’extraordinaire.

MARGOT.

Pourquoi ça ?…

COQUEBERT.

Parce que je vous aime… et lorsque j’aurai fait pour vous quelque chose d’extraordinaire, j’espère que vous m’aimerez.

MARGOT.

Monsieur mon suisse ?…

COQUEBERT.

Patronne ?…

MARGOT.

Si peu que j’aie l’habitude d’avoir un suisse, il me semble que vous ne me parlez pas comme un suisse devrait parler à sa supérieure.

COQUEBERT.

C’est que je ne suis pas un suisse ordinaire : je suis de Château-Thierry.

MARGOT.

Ce n’est pas une raison !…

COQUEBERT.

Je m’appelle Coquebert… et je suis de Château-Thierry… J’aurais pu y vivre heureux, car j’étais riche et considéré ; mais l’ambition m’a perdu ; j’ai réalisé ma fortune, et je suis venu à Paris… Malheureusement, en arrivant à Paris, je me suis logé rue Quincampoix…

MARGOT.

C’est là que j’ai fait ma fortune.