Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/210

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COQUEBERT, au commissaire.
N’ayez pas peur, mon maître :
Si votre homme est ici, je vais le reconnaître.
CHŒUR GÉNÉRAL.
Je palpite d’émotion…
Fut-il jamais situation
Plus terrible, plus empoignante,
Plus neuve et plus intéressante ?
BERNADILLE.

(Parlé.) Je ne le crois pas.

REPRISE DU CHŒUR.
Fut-il jamais situation
Plus neuve et plus intéressante ?
LE COMMISSAIRE, à Coquebert.
Eh bien ! montrez-moi le coupable.
Parlez, j’attends…

Gestes suppliants de Margot à Coquebert.

COQUEBERT.
Parlez, j’attends… On va voir en ce jour
De quoi peut rendre capable
Un amour pur, un véritable amour.
TOUS.
Fut-il jamais situation,
Etc.

Pendant la reprise de ce chœur, Coquebert commence à examiner tous les mitrons l’un après l’autre, les grands comme les petits. — Margot très émue suit du regard Coquebert et lui fait des signes. — Coquebert, en arrivant devant le plus petit des mitrons, un enfant de trois ans, s’arrête, l’examine longuement, hésite ; il passe et arrive à Bernadille. Là encore, il s’arrête.

COQUEBERT, à Bernadille, bas, parlé.

Je sais bien que c’est vous ; mais je ne veux pas lui dire.

BERNADILLE, à Coquebert, de même.

Ne me parlez pas, alors… vous allez me faire remarquer.