Page:Meister - Betzi.djvu/169

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fussent d’une naissance fort obscure, les barons, les comtes, les plus grands princes n’en vivaient pas moins familièrement avec eux ; tant il est vrai que dans tous les siècles on a senti que la supériorité des talens pouvait faire oublier la distinction des rangs, et que les lettres partageaient avec l’amour le droit de rendre tous les hommes égaux. Nous sommes fâchés seulement d’avouer que nos Troubadours abusèrent souvent de cette maxime, au point d’oser offrir leurs vœux aux plus grandes princesses ; et, ce qui pourra paraître plus extravagant encore, qu’ils ne furent pas toujours malheureux. Cependant ne savons-nous pas que le Tasse et l’Arioste furent soupçonnés d’avoir eu la même témérité ; et ne trouverions-nous pas des exemples plus modernes encore, s’il en était besoin, pour prouver