Page:Meister - Betzi.djvu/225

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vous ne vous en tourmentiez guère ; vous vous croyiez dispensé de toute jalousie par votre manière de m’aider, et votre cœur n’était peut-être si tranquille en effet que par la jouissance intime, quoique ignorée de vous-même, de mes sentimens pour vous. Rien n’a changé, mon ami, que ma situation ; mais elle est la plus pénible et la plus cruelle que vous puissiez imaginer. Un Anglais, à qui je dois tout ce que je possède, et peut-être encore le peu que je suis, m’avait quittée quelques mois avant l’époque de notre connaissance pour aller terminer dans sa patrie des arrangemens de fortune dont il comptait revenir jouir dans ce pays-ci. Quoiqu’il m’eût promis de me donner exactement de ses nouvelles, je en ai jamais reçu ; ses torts, que je dois croire involontaires, n’excusent