Page:Meister - Betzi.djvu/252

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suivre dans mon hôtel, c’était pour t’immoler, mais t’immoler au plus tendre amour. Je ne puis plus vivre puisqu’il ne me reste plus aucun espoir de te rendre heureuse ; l’idée de me séparer de toi m’était aussi cruelle que ta mort me semblait désirable. Je voulais que la même heure, le même instant terminât ma destinée et la tienne ; j’avais tout arrangé pour m’assurer cette dernière félicité, la seule dont mon ame pût concevoir encore l’idée, c’était le plus ardent de mes vœux : hélas ! il existe toujours au fond de mon cœur ; j’en frémis ! un éclair de ma faible raison m’en découvre l’injustice : maître de mon existence, j’en puis disposer à mon gré ; je n’ai pas le même droit sur la tienne ; la coupe de la vie n’est pas encore épuisée pour toi. Je crus long-temps que c’était à moi seul qu’il