Page:Meister - Betzi.djvu/293

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trouver en effet une des créatures les plus fortunées de la terre : j’étais entourée de soins et d’hommages ; dans toutes les circonstances importantes de la vie, j’étais guidée par les meilleurs conseils, soutenue par les secours les plus délicats et les plus empressés ; sans donner et sans porter aucune chaîne, j’exerçais autour de moi le plus doux et le plus puissant de tous les empires : on s’exagérait le prix de mes moindres faveurs ; et l’ami qui jouissait avec transport de la préférence qu’il méritait à tant de titres, s’attachait tous les jours davantage à l’être que son amour même rendait tous les jours plus digne de lui. Nous nous faisions quelquefois la confidence de nos caprices, de nos folies, de nos complaisances ; les aveux indiscrets n’étaient pas toujours exempts de peines, de regrets, de