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DÉCLARATION AU PEUPLE FRANÇAIS.

« L’unité politique, telle que Paris la veut, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies individuelles en vue d’un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de tous.

« La révolution communale, inaugurée par l’initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. »


Ne vous semble-t-il pas que, depuis quelques paragraphes, le ton de la déclaration s’est quelque peu modifié ? On dirait que Félix Pyat, fatigué, a cédé la plume à Pierre Denis ou à Delescluze. Après le communalisme, le socialisme.


« La révolution communale, c’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme (ce nouveau rédacteur paraît aimer les mots en isme), de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la patrie ses malheurs et ses désastres. »


Eh ! mon Dieu, je ne demanderais pas mieux, moi ; mais si j’étais bien sûr ique le citoyen Rigault, au moyen d’une loupe perfectionnée qui lui permet de nous observer à plusieurs kilomètres de distance sans quitter son cabinet ni son fauteuil, si j’étais bien sûr que le citoyen Rigault n’est pas en train de lire, par-dessus mon épaule, ce que j’écris en ce moment, je me permettrais peut-être d’insinuer que la révolution du 18 mars, au contraire, me paraît, jusqu’à cette heure, le