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LA DÉFECTION DE M. ROSSEL.

Lazare pour cela. Vous auriez dû choisir une autre prison, car enfin leur présence a pu être désagréable aux dames qui étaient là, avant elles, pour d’autres raisons. Mais, là ou ailleurs, elles ne se plaignent pas ; seulement elles voudraient un livre d’heures et un crucifix de bois. Allons, citoyen délégué à l’ex-préfecture, un bon mouvement, et à moins que l’avenir de la République ne doive être compromis par cette concession, donnez-leur un crucifix. Qu’est-ce qu’un crucifix ? deux morceaux de bois l’un sur l’autre. Il restera toujours assez de rotins dans la forêt pour le jour où la vengeance des honnêtes gens s’exercera sur votre dos obscène d’argousin !

LXXVIII.

Après Bergeret, Cluseret ; après Cluseret, Rossel. Mais Rossel vient de donner sa démission. Je conseille une chose : reprenons Cluseret que nous remplacerons ensuite par Bergeret — à moins que l’on ne préfère se jeter sur l’heure dans les bras toujours ouverts du généreux Lhuillier. D’ailleurs, le soin de confier la défense de Paris à n’importe quel général d’aventure ne me regarde en rien, et la Commune, sultane sans favori, peut jeter, s’il lui plaît, le mouchoir au tendre Delescluze, comme on lui en prête l’intention ; je n’y verrai aucun mal. Pourquoi Delescluze ne serait-il pas un excellent général ? N’était-il pas journaliste ? et quel journaliste, je vous le demande, n’en sait pas plus long sur les choses de la guerre que Napoléon Ier ou que M. de Moltke ? En