Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III

Courant à travers les branches, sautant les fossés, Martine faisait toute la diligence possible. Bien que ce fût déjà nuit noire, elle connaissait trop bien la route pour qu’il y eût le moindre risque qu’elle s’égarât. Elle arriva sans retard à la maison de la voisine, entra sans frapper, glissa dans un bahut le mouchoir de soie rose, — par bonheur, il n’y avait personne au logis, — et s’en revint sur ses pas. À vrai dire, elle marchait un peu moins vite que tout à l’heure. Était-ce qu’elle hésitait, au moment de rendre à son ange la santé qu’il lui