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POUCHKINE


Si la nuée au gré des souffles promenée
Mouilla le branchage endormi,
L’eau, du bout des rameaux, goutte à goutte, parmi
Le sable, tombe, empoisonnée.

Mais un homme par un autre homme d’ici-bas,
Un jour, fut envoyé vers l’arbre ;
Docile, il franchit steppe et bois et rocs de marbre,
Et revint, chargé de trépas.

La résine, il l’apporte entre ses deux mains roides,
Il apporte un rameau flétri,
Et la sueur, de tout son cœur endolori,
Perle et ruisselle en gouttes froides.