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l’asile


Je sais une maison sinistre, inhabitée,
Malgré l’effarement de la longue nuitée,
Les mendiants douteux cachés dans les blés mûrs
Ne tentèrent jamais d’escalader ses murs.
Un lion dont la pluie a décrépit le buste
Veille dans la ramée éparse d’un arbuste,
Et, morne, sur le seuil, la niche de vieux bois
Qui n’a point oublié l’hôtesse aux doux abois
Accueille tristement les chiennes vagabondes.
Maladif, à travers les herbes moribondes,
Le bluet où l’aurore attache un diamant
Se courbe vers le sol mélancoliquement.