Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/110

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Marie Sass. O Béotio des Athéniens ! On donnait au monde artistique le triste spectacle d’un acharnement sahs motif et sans excuse, et sous le prétexte de juger un opéra on insultait çà et là des femmes. Je me revois dans un coin de la salle, frémissant d’indignation, — car les concerts de Richard Wagner, au théâtre des Italiens, m’avaient déjà conquis à ce qu’on appelait alors la musique de l’avenir, — essayant d’imposer silence à mes voisins, et, quand la tempête se calmait un instant, saisissant dans l’orchestre et sur la scène d’incomparables beautés musicales et poétiques. A quelques stalles do la mienne était assis Charles Baudelaire. Du regard nous nous disions quelquefois l’un à l’autre tout ce que nous inspirait de colère et aussi de pitié la rage démente de la foule. Mais lui, plus accoutumé