Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/116

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de son mauvais rêve réalisé. Un chant de cloche au loin lui rappelle que sur la terre ses semblables vivent et prient. Hélas ! c’est vainement qu’il voudrait s’enfuir et redevenir homme, être heureux et malheureux comme les autres hommes ; la dangereuse déesse le possède et le garde. « Tu es dieu ! » c’est-à-dire damné. Et pour retenir Tannhœuser, toutes les ruses libertines do la tentation, toutes les menaces de la puissance infernale l’enveloppent d’un réseau de mélodies délicieuses ou terribles. Mais dans un vague espoir de salut, il prononce le nom sacré qui fait fuir les ténèbres infernales et écarte les apparitions nocturnes : il se retrouve étendu sur la terre dans la solitude d’une vallée.

Ce chant qui vient de loin, où se mêlent les sonneries légères qu’égrènent lés clochettes