Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/133

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prononce, les voix et les instruments se taisent, afin que les spectateurs puissent nettement entendre et ne jamais oublier cette phrase céleste : « Maintenant, mon cygne aimé, grâces te soient rendues ! Retourne à travers l’onde lointaine aux lieux d’où m’apporta la nacelle ; ne reviens que pour notre bonheur. Adieu ! adieu ! cygne chéri ! » Oh ! quels mots pourraient dire l’ineffable mélodie du chœur qui, lentement, tendrement, succède à cet adieu, et qui est comme la reconnaissance ravie, par toute une foule touchée de la grâce, do la nature angélique du miraculeux chevalier. Puis Lohengrin tourne les yeux vers Elsa, qui le regarde, heureuse.

— Parle, Elsa de Brabant ! Si je te suis choisi pour champion, veux-tu te fier, sans craindre et sans frémir, à ma défense ?