Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/147

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la quitter. Quelle plume pourrait raconter les adieux de Lohengrin à Eisa, les larmes de cet ange sur cette jeune fille veuve avant d’être épouse ? « Eisa, qu’as-tu fait ? Maintenant, hélas ! il faut me séparer de toi à jamais ! » Et voici que le cygne est revenu ! il est temps de partir. Le Graal s’irrite. « 0 Elsa ! une année seulement j’aurais voulu rester auprès de toi ! » Inutiles regrets. Il s’éloigne dans la nacelle miraculeuse, vainement rappelé par l’épouse, accompagné des prières de la foule, poursuivi des imprécations d’Ortrude, et le thème angélique du prélude, traversé des cris d’Elsa, reparaît dans l’orchestre, plus élevé, plus clair, plus immatériel, — et si triste à présent ! — pendant que lo chevalier Graal s’en retourne vers les splendeurs mystérieuses de Montsalvat.