Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/180

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l’écrit pendant que le jeune homme le chante ; l’art patient s’associe à l’improvisation heureuse. « Avec ce poème, dit le maître, vous triompherez devant le peuple et vous épouserez Eva ! » Alors arrive Eva elle-même, qui semble furieuse, l’ingénue, de n’avoir pas été enlevée ; elle querelle le cordonnier à propos des souliers qu’il lui a faits ; le bonhomme la laisse dire et le voilà qui s’agenouille pour voir où « le soulier la blesse. » Il resterait à genoux tout le jour qu’elle ne s’en plaindrait point, car par-dessus l’épaule du cordoniner sournois, qui a l’air de ne rien remarquer, elle contemple et admire son beau chevalier Walther brusquement apparu. Scène adorable qui s’achève en un ensemble divinement harmonieux, où ces âmes pures mêlent leurs prières et leurs espérances.