Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/193

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plus, veut atteindre le plein épanouissement de soi - même dans une grande onde mélodique. Une onde, en effet. Le son, émané des profondeurs, n’était-ce pas la plainte souterraine d’une source qui bientôt se répand par un bâillement de la terre et s’élargit et devient sous le ciel l’harmonieux ruissellement d’un fleuve ? Les rythmes, dans les mystères de l’orchestre, se déroulent l’un sur l’autre, s’accompagnent , se poussent. Parmi la fluidité de tous, quelques-uns, plus précis, semblent tendre vers une expression plus palpable de leur essence. On dirait que le remuement de l’onde va prendre une forme nouvelle, vivante, mais toujours fugace et courbe comme lui. Quelles sont, à travers les ondes du Rhin, — les lourdes draperies qui servent de rideau s’étant écartées silencieusement