Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tés », comme il disait, il en était arrivé au dernier degré de l’exaspération nerveuse. Un chat en colère, hérissé, toutes griffes dehors. Le moment était mal choisi pour lier connaissance avec lui, et d’ailleurs mon extrême jeunesse eût été un obstacle à une familiarité un peu intime. Mais, quelques années plus, tard, Richard Wagner moins irrité, sinon calme, — car il ne fut jamais calme ! — habitait près de Lucerne, à Triebchen, avec celle qui allait devenir sa femme, dans une solitude paisible, favorable aux épanchements. Quand le train s’arrêta devant la gare, le cœur me battait bien fort, et je pense pouvoir dire que Villiers de l’Isle-Adam, mon compagnon de voyage, n’était guère moins ému. Cependant, nous n’étions pas des inconnus pour Wagner ; et comme il n’ignorait pas