Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/275

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en son inconscience, la femelle instinctive, servante du bien, esclave du mal. Tous les dévouements, elle en est capable : c’est elle qui va chercher en Arabie le baume dont s’apaiseront peut-être les angoisses d’Amfortas, elle qui, méprisée, repoussée, ne veut pour tous les services aucun remerciement, et se couche comme une bête rampante sous les talons qui la frappent ; toutes les trahisons, toutes les infamies, elle en est capable aussi : c’est elle, la tentatrice, qui ouvre aux héros sacrés le piège de ses bras, et les entraîne, extasiés, dans la damnation. Haillonneuse, écheveléc, sauvage chez les chevaliers du Gral, l’air d’une hyène qui serait bonne ; vêtue, dans les jardins enchantés de Klingsor, de magnifiques étoffes où rayonne sa chair plus magnifique, des fleurs et des joyaux mêlés à ses cheveux