Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/279

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Et cet ignorant sera le sauveur ! Lui seul, élu par le Gral, — car la miséricorde est en lui,— triomphera de la puissance et des embûches de Klingsor. 11 suit, — dans une inconscience égale à celle de Kundry, — le chemin que lui ouvre la prédestination. Les chevaliers qui défendent le palais do l’enchanteur essayent en vain de lui résister ; il les chasse comme un grand vent éparpille des feuilles mortes. Souriantes et traîtresses, futiles et redoutables, avec tous les enfantillages et toutes les luxures, les jeunes filles du jardin diabolique l’entourent de leurs jeux et de leurs caresses ; il n’y entend pas malice, l’innocent, et se sauve de la chute par la puérilité du consentement. Même l’invincible Kundry, l’éternelle et fatale courtisane ne triomphe pas de lui, et le baiser dont elle croit le vaincre n’a d’autre effet