Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/298

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— et net. Même quand il s’agit de musique pure, repoussez l’influence des maîtres allemands. Admirez, n’imitez pas. Musicien de chambre, écartez-vous de Raff ; symphoniste, défiez-vous de Schumann. Que se passe-t-il autour de nous ? Parmi les jeunes musiciens de France, il y a certainement des artistes considérables par le talent et par le savoir ; plusieurs sont considérés à l’étranger comme des maîtres ; mais ne sentez-vous pas dans leurs plus belles œuvres instrumentales l’infiltration de plus en plus pénétrante de l’inspiration germanique ? De là l’indifférence à leur égard d’une grande partie de notre public ; on applaudit sincèrement l’opérette, qui satisfait du moins un des besoins de notre race, — le moins noble, il est vrai,— et l’on n’estime que par bon ton des œuvres vraiment élevées, dont l’es-