Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/73

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poing sur la hanche de sa folle sœur de France. Elle était la virago hautaine, prude, réfléchie. Robuste et créée pour les fortes besognes, prête aux plus rudes enfantements, belle d’ailleurs, elle se consumait dans une longue virginité. Malgré Bach et Haydn, ses premières amours, malgré Mozart, qui la tenta et faillit la séduire, malgré Beethoven, qui la pressa fortement sur son cœur en lui criant : « Oh ! cesse enfin d’être stérile ! » elle se sentait incomplète, et, tourmentée en dépit de sa placidité apparente, elle maudissait sa solitude. Elle espéra un

    subtil et grandiose, qui est la joie des délicats, mais servez-vous-en pour réaliser plus parfaite l’œuvre vive, qui enthousiasme le plus grand nombre. Cette œuvre, il nous la faut ! et puisque nous avons des Bach et des Mendelssohn, ayons enfin un Richard Wagner, bien Français, entendez-vous !