Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la mer, traversé parle douloureux appel, si lo chant consolateur qui s’éleva naguère ne luttait, seul, contre toute la tempête. Et c’est comme la lutte d’un séraphin contre un enfer. L’ombre et la lumière s’entrechoquent. La victoire reste longtemps douteuse. Mais voici qu’enfin triomphe le chant angéliquo ; il s’étale, il se prolonge sur le diabolique orage, et, comme sous lo talon de Michel, les mille couleuvres de la mer se tordent dans la clarté définitive de l’a mélodie. La toile se lève. C’est la nuit. On voit à peine un rivago bordé de rochers à pic, et, là-bas, l’océan et le ciel obscurs. Les matelots d’un navire qui vient de jeter l’ancre carguent les voiles, lancent des câbles, et rythment leur travail d’un chant bref. Il y a dans ce chœur une analogie évidente