Page:Mennessier-Nodier - Charles Nodier, 1867.djvu/22

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10 CHARLES NODIER. en 1841, Nodier y laissoit un ami qu’il revoyoit toujours ensuite avec bonheur, qu’il imerveilloit de ses nouveaux récits, au cœur de qui il gra- voit, comme sur l’écorce du hêtre, les chiffres du moment, et que quarante années écoulées depuis lors n’ont pas arraché du même lieu. Weiss, cet ami d’enfance, bibUographe comme Nodier, et, qui plus est, homme d’imagination comme lui, l’un des derniers de cette franche et docte race provinciale à la façon du seizième siècle, héritier direct des Grosley et des Boisot, l’excellent Weiss est resté dans sa ville natale comme un exemplaire déposé de la vie première et de l’âme de son ami, un exemplaire sans les arabesques et les dorures ; mais avec les cor- rections à la main , avec les marges entières précieuses, et ce qu’on appelle en bibUographie les « témoins. » Qui donc n’a pas ainsi quel- qu’un de ces amis purs et fidèles qui est resté au toit, quand nous l’avons déserté^ le pigeon casanier qui garde la tourelle ? Mais l’autre sou- vent ne revient pas. C’est le tome premier de nous-mêmes, et celui presque toujours qui nous représente le mieux.