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Peu de minutes après, s’adressant à mon mari :

— Jules, dit-il à voix basse, ces pauvres femmes ! Puis, il ajouta : C’est bien dur, mes enfants, je ne vous vois plus !

Ma main étoit dans la sienne, il la serra et reprit avec force.

— Souvenez-vous de moi, aimez-moi toujours. « On n’entendit plus alors dans la chambre que le bruit de son souffle devenu intermittent et rare, et au moment où le soleil levant frappa les vitres et éclaira son visage, Charles Nodier cessa de respirer. »

Nos cœurs ont retenu son dernier vœu ; l’unique ambition de sa vie renfermée dans sa dernière parole. La suprême fidélité, la suprême tendresse à cette mémoire honorée et bénie, sont depuis vingt-deux ans la joie, la gloire, la torture de ceux qu’il a quittés. Je n’ai pas cessé de me souvenir, et de plus en plus je l’aime.

Est-ce là ce que tu voulois, et t’ai-je obéi ?

27 janvier 1866.
FIN.