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mise à dentelles, & revient dans la chambre grasse reprendre ses vêtemens lourds & poudreux, qu’il portera six jours de suite, si une fête ne coupe point la semaine pour le ramener au palais magique, où il claquera Vestris, le dieu de la danse.

Il faut que ce métier si sale soit un métier sacré ; car dès qu’un garçon l’exerce sans en avoir acheté la charge, le chambrelan est conduit à Bicêtre, comme un coupable digne de toute la vengeance des loix. Il a beau quelquefois n’avoir pas un habit de poudre ; un peigne édenté, un vieux rasoir, un bout de pommade, un fer à toupet deviennent la preuve évidente de son crime ; & il n’y a que la prison qui puisse expier un pareil attentat !

Voilà comment, avec des loix mal-entendues, on se joue indécemment de la liberté des hommes. On cite encore S. Louis, législateur & patron des perruquiers, dans la vue de consacrer de si respectables privileges !

Oui, pour raser le visage d’un fort de la Halle, poudrer une chevelure de porteur